vendredi 14 juin 2013

Charente-Maritime : pas de digues avant... 2015

Les propriétaires des maisons qui peuvent être expropriés devaient être recontactés en avril....

sud-ouestPublié Dans Sud Ouest
le 14/06/2013
Par Marie-Claude Aristégui


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Lionel Quillet. (Photo Archives Xavier Léoty)

En moins d’un mois, l’optimisme (relatif) du conseiller général Lionel Quillet, le monsieur digues en Charente-Maritime, s’est transformé en pessimisme définitif. À tel point qu’il dit avoir proposé à Dominique Bussereau sa démission de la présidence de la mission Littoral chargée à l’échelon départemental de la mise en œuvre du plan digues. Rappelons que le Conseil général est maître d’ouvrage pour nombre de chantiers (excepté La Rochelle et Châtelaillon-Yves). Lionel Quillet ajoute : "Lundi, en session du Conseil général, je vais proposer que l’on arrête tout ".

Le 16 mai dernier, le même Lionel Quillet annonçait qu’en principe, en 2014, cinq ou six programmes de protection contre les risques de submersion se concrétiseraient. Jeudi, en ouverture de la réunion de la Communauté de communes de l’île de Ré, il a dit et répété que rien ne serait construit en 2014. Qu’il faudra attendre 2015 et encore…

Les seuls ouvrages devant être réalisés sont ceux prévus en 2013 : Boutillon à l’île de Ré, deuxième tranche de la digue ouest de Charron, (à partir de juin 2013) et à Port-des-Barques.

"Et tout cela ne figure pas dans le plan digue, ce sont des coups partis", insiste Lionel Quillet. Quelles informations a-t-il reçu pour expliquer ce changement d’attitude et ce défaitisme affiché ? Il répond que c’est justement l’absence de réponses à ses questions qui justifie sa réaction. "Si, mettons en septembre, au plus tard, nous n’avons pas de réponses, il sera impossible de faire quoi que ce soit en 2014. Or Xynthia, c’était en 2010 !", précise-t-il.

Ce qui, surtout, a motivé sa colère, c’est le PPRL (Plan de prévention des risques littoraux) dont les premières cartes ont été présentées par la préfète, aux élus de l’île de Ré, en début de semaine.

"Avec ce PPRL, dans le canton nord aucun aménagement ne sera possible même dans les centres bourgs. Aux familles qui possèdent des maisons depuis 400 ans, on devra dire, n’y touchez plus, pas de travaux, même pas un étage car de toute façon, vous serez submergés !", explique-t-il.

Tous les maires rétais sont mécontents. Même ceux du canton sud comme Patrice Raffarin ou Léon Gendre (La Flotte) que l’on sait pourtant peu enclin à soutenir Lionel Quillet. Les élus ont jusqu’au 15 juillet pour faire part de leurs observations.

Pour l’établissement des PPRL, sont pris en considération le réchauffement climatique, les ouvrages de protection déjà édifiés mais aussi leurs éventuelles défaillances. Quant aux ouvrages à venir, il faut qu’à la fin de la procédure PPRL, leur réalisation soit au moins lancée.

"L’État est dans une position de repli stratégique. Il avance très vite sur les PPRL. C’est tout. Et dans leur élaboration, rien de ce que nous avons fait n’est considéré. à l’île de Ré, on a déjà construit pour 14 millions d’euros. L’état prend en compte le risque maximum et considèrent que toutes les digues peuvent céder à la fois. C’est la théorie de l’apocalypse. Donc à quoi bon…"

"Je n’oserai plus aller à Charron leur dire qu’il n’y aura rien en 2014, ni à Boyardville, etc. J’ai fait tout ce que j’ai pu mais là, je ne peux plus assumer."

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